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14 mai 2020

Journal de déconfinement - Jour 1

Ça fait trois jours que je suis stressée à l’idée de retourner au labo. Pas vraiment à cause du virus, je sais que je peux respecter les « gestes barrière », j’ai l’habitude de travailler en laboratoire NSB3. Mais c’est surtout la perspective de retrouver le cortège de stress du labo. Ce confinement je l’ai vécu comme une bulle de sérénité, une parenthèse enchantée où j’avais le droit de rester chez moi, sans injonction à sortir, faire des trucs. J’ai vécu ma meilleure vie pendant 2 mois (sauf l’écran d’ordinateur minuscule, ça c’était la loose).

Je n’ai pas dormi de la nuit, je suis fatiguée.

Il n’y a personne sur la route ce matin. Si seulement ça pouvait durer. C’est tellement reposant de ne pas avoir à se battre contre le trafic.

Je laisse ma voiture au garage et récupère une voiture de courtoisie. C’est une petite twingo, elle est mignonne comme tout.

J’arrive au labo à 8h40. Nous ne sommes que deux dans tout le bâtiment, le site est désert, silencieux, le ciel est sombre et avec le bruit du vent qui passe par tous les interstices de ce bâtiment mal isolé c’est un peu glauque. Mais étrangement apaisant également. Ma bulle d’isolement se prolonge et ce n’est pas désagréable. J’apprécie de reprendre une activité dans cette atmosphère calme, le temps semble un peu en suspens. Je m’active, désinfecte le labo, imagine comment nous allons y reprendre une activité à plusieurs.

Un peu plus tard, je croise quatre collègues dans le couloir. Nous discutons pour un moment, plus longtemps que nécessaire, profitant de ces échanges qui nous ont sans doute manqués ces deux derniers mois. C’est étrange, nous sommes tous masqués. Un avec un masque chirurgical, les quatre autres avec des masques en tissus, cousus main, tous des modèles différents. J’essaie d’imaginer qui leur a cousu ces masques, que ressentait cette personne ? Nous essayons de garder plus ou moins nos distances, mais je sais que nous sommes un peu trop près les uns des autres. C’est difficile dans un couloir d’un mètre de large de se retrouver à cinq pour discuter.

Sur le chemin du retour, ça roule toujours bien c’est tellement agréable. Par contre cette voiture est insupportable. Il y a tellement de roulis que je me donne mal au cœur toute seule. En plus, je suis sûre que cette voiture est de droite : impossible de trouver une seule radio du groupe radio France sur l’autoradio. J’aime encore mieux m’écouter chanter de d’écouter les radios qu’elle accepte de me proposer.

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