P*tain, 2 mois!
Le week end prochain ça va faire 2 mois que j'ai arrêté de fumer, et
j'ai l'impression que ça fait toute une vie. Non pas parce que je me
sens en super forme, le poumon propre ou l'indignation du non fumeur,
mais parce que j'ai l'impression que ça fait tellement longtemps que je
me bats.
J'ai
choisi un bon moment pour arrêter de fumer: les
vacances. Chéri était très suspicieux quant au bien fondé de ce choix.
En fait, c'était le moment parfait puisque j'étais en dehors de mon
quotidien et toutes les envies "d'habitude" n'étaient pas la. En plus,
j'ai pu arrêter avec ma maman, et à 2 c'est plus facile. On peut
partager notre expérience, nos difficultés et se soutenir. La seule
partie négative à arrêter pendant les fêtes, c'est qu'on a substitué
par l'apéro. D'où + 3 kilos sur la balance. Mais pas de catastrophe.
Étonnamment les premières semaines ont été très faciles. Très peu d'envies, pas violentes, faciles à maîtriser.
Et
puis, nous sommes rentrés à la maison, et le quotidien et le stress
sont revenus. Et avec eux, les envies sont apparues. Des envies assez
bizarres parce qu'elles arrivent n'importe quand, pas forcement quand
on s'y attend. C'est à dire que je n'ai plus trop de mal après les
repas, aucun problème pour le café ou l'alcool ou la socièté (le
tabagisme de autres ne me gène même pas), mais alors que je sors de la
douche ou que je suis en plein travail..., l'envie de fumer me prend.
C'est une envie étrange puisqu'elle est localisée exclusivement au
niveau de la bouche. C'est difficile à décrire mais elle se traduit par
un vide dans ma bouche, un besoin de la remplir (et pas par l'ingestion
d'aliment, c'est un besoin différent); bref besoin de la fumée dans ma
bouche. Ces envies partent assez vite, il suffit de penser à autre
chose ou de boire un peu d'eau et pouf, elles s'en vont. Mais ce qui
est usant, c'est leur récurance. De devoir se battre tous les jours à
chaque instant pour ne pas fumer. Je crois que si Chéri n'était pas là,
j'aurais déjà dis "fais chier, je m'en fume une". Mais pas possible ou
il me crayonnerait ma honte sur la figure.
Ne pas fumer est très facile. J'ai été tellement surprise les premiers
jours. Je m'attendais à ce que ça soit super difficile de battre ces
envies, je m'attendais à une souffrance physique. Et non. Pas de
souffrance physique et chaque envie passe aussi vite qu'elle est venue.
La difficulté est au long terme. De continuer de se battre contre
chaque envie, de résister au cerveau qui dit qu'on a perdu quelque
chose pour toujours.
Voila, j'avais juste envie de partager ma
bataille. Après 2 mois je tiens bon. Les envies vont et viennent mais
je résiste, et même si des fois je sens que je vacille, je m'accroche
et je tiendrais bon. Parce que du coup, le week end on va faire des
grandes ballades, en roller ou à pieds (hé, non seulement il faut
perdre les 3 kilos mais il faut bien se servir de mes poumons tous
neufs que maintenant je peux courir sans mourir!!!), et que je rigole
comme une folle à me foutre de la gueule des canards, pélicans,
écureuils et autres bestioles qu'on rencontre.